Dîner du CCAF 2024 : Attal, Hidalgo, Bertrand, Vardanyan, 6 ministres : la consécration politique

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Attal, Hidalgo, Bertrand, Vardanyan, 6 ministres : la consécration politique

Une consécration. La preuve que le CCAF est une instance aujourd’hui reconnue en France et qu’elle a un poids politique. Jamais encore en effet le fameux dîner du Conseil de coordination des organisations Arméniennes de France n’avait eu l’honneur d’accueillir autant de personnalités que ce 20 mars au soir. PNG - 1.3 Mo

Comme le veut désormais la tradition, c’est à l’hôtel du Collectionneur, dans le très chic huitième arrondissement, que les invités se sont pressés un peu avant 19 heures. Le Premier ministre, Gabriel Attal, qui représentait le Président de la République, Emmanuel Macron, est arrivé accompagné d’une nuée de journalistes. Lui ont succédé pas moins d’autres membres du gouvernement dont Guillaume Kasbarian, ministre du logement, Sébastien Lecornu, ministre des Armées, Stephane Sejourne, minsitre des Affaires étrangères, Prisca Thevenot, ministre du Renouveau démocratique et porte-parole du gouvernement, Patricia Mirallès, secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants, Sabrina Agresti-Roubache, ministre déléguée chargée de la Citoyenneté de France. D’autres leaders politiques avaient également souhaité participer à ce dîner dont l’ancien président François Hollande, mais également Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, Jean-Luc Mélenchon, à la tête de La France Insoumise accompagné du Sébastien Delogu, Anne Hidalgo, Olivier Faure, premier secrétaire du PS, François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains aux européennes. Etaient également présent hier soir Jean-Louis Bourlanges, Bruno Retailleau, Benoït Payan, Delphine Bürkli, Pascal Bruckner, Valérie Boyer, Christian Cambon, Luc Carvounas, Danièle Cazarian, Brigitte Devésa, Gilbert-Luc Devinaz, Pascal Gollnisch, Jerome Guedj, Patrick Kanner, Patrick Karam, Nathalie Loiseau, Bruno Le Roux , Sylvain Maillard, Mohamed Laqhila , Arnaud Ngatcha, Anouch Toranian, Pierre Ouzoulias, Astrid Panosyan, Anne-Laurence Petel, auxqels s’ajoutent les responsables communautaires comme Yonathan Arfi, à la tête du CRIF, Bérivan et Firat pour le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) ou l’imam Hassen Chalghoumi. Sans parler des artistes, journalistes et responsables associatifs qui avaient rejoint cette assemblée pour quelques heures.

Gabriel Attal, Premier ministre

Le Premier ministre a démarré par un trait d’humour. La diversité des personnalités présentes à ce dîner est la preuve, dit-il, qu’effectivement mon « rendez-vous important de ce soir est ici ! ». Une allusion claire à la réunion à laquelle il était attendu par le chef de l’Etat à l’Elysée, peu après. Gabriel Attal a dit son « émotion au regard de la situation dramatique des Arméniens », émotion aussi car il est présent à ce dîner depuis sept ans dans diverses fonctions, « ce qui me donne cette année la possibilité de prendre la parole en tant que Premier ministre. » PNG - 750.7 ko

Il a rappelé que « l’histoire des Arméniens est celle d’une souffrance, d’une résistance et de lendemains heureux ». Revenant sur les drames passés, « un chapelet de larmes », le Premier ministre a affirmé que « mêmes si les larmes ont coulé, le peuple arménien ne s’est jamais soumis » et qu’il a « toujours vécu debout ». « Le lien entre nos deux peuples est ancien et le plus fort qu’il soit. La France est solidaire des peuples qui souffrent. Le seul clivage est celui de la justice et de l’humanité. » PNG - 1.2 Mo

Il revient ensuite sur la reconnaissance du génocide ou plus récemment la Panthéonisation des Manouchian, preuve que la France est bien au côté de l’Arménie et des Arméniens. Retraçant l’immense apport des Français d’origine en Arménienne dans l’hexagone, il déclare : « Je sais ce que nous devons aux Français d’Arménie ». Le Premier ministre a également tenu à « rendre hommage au CCAF qui porte la voix de la diaspora arménienne. » Puis, il confie que son « engagement pour l’Arménie vient de loin », évoquant d’abord son ancrage à Issy-les-Moulineaux, mais - surtout ?- sa filiation : « Je suis fils d’un père juif et d’une mère chrétienne orthodoxe. Je retrouve le poids du génocide, mais aussi l’ambiance dans les églises lorsque j’allais à celle de la rue Daru. » Instant d’émotion où un silence total s’est fait dans la salle. PNG - 1.1 Mo

Gabriel Attal a entamé la seconde partie de son discours, plus politique celui-là. Il y affirme « la nécessaire souveraineté de l’Arménie », rappelle que « la France a condamné le choix fait par l’Azerbaïdjan de recourir à la force en Artsakh » et que ces images ont « indigné » les Français. Il évoque aussi brièvement les démarches alors tentées par Paris, comme la convocation du Conseil de sécurité des Nations Unies, « un scénario entravé en raison de l’attitude complaisante de la Russie qui a laissé faire. Les forces russes de maintien de la paix ont laissé faire pour punir l’Arménie qui avait choisi la démocratie et l’état de droit. Les Arméniens doivent pouvoir retrouver leurs foyers en paix. » Bakou doit se plier à l’ordonnance en date du 17 novembre 2023 de la Cour internationale de Justice relative à la situation au Haut-Karabagh a-t-il ajouté. PNG - 1.5 Mo

La France, continue-t-il, a versé 30 millions d’euros pour soutenir les réfugiés d’Artsakh. Mais « le mot d’ordre de mon gouvernement est d’aider l’Arménie à défendre sa pleine souveraineté et à préserver son intégrité territoriale. L’Azerbaidjan doit retirer ses forces de ses positions en Arménie. La Russie ne peut plus aider à la paix. Les forces azéries doivent quitter l’Arménie et la France peut œuvrer à la paix ! » Son soutien va au-delà de la diplomatie avec une mission européenne renforcée, l’initiative d’un plan de soutien et le partenariat UE-Arménie qui est à l’agenda d’Emmanuel Macron. « La France va faire bouger les lignes. » Il y a aussi un « renforcement sans précédent dans le domaine de la défense » avec la mission défense crée à l’ambassade de France en Arménie, la visite historique de Sébastien Lecornu, ministre des Armées et « de nouveaux engagements sont à venir et ce partenariat a vocation à s’inscrire dans la durée », a prévenu Gabriel Attal sans entrer dans les détails. « Nous allons accompagner le développement stratégique », annonce-t-il. « Il y a trente ans, le Comité du 24 Avril voyait le jour, dit-il. Aujourd’hui, la mobilisation du CCAF est plus que jamais d’actualité afin d’engager un combat pour la liberté, la protection du patrimoine et la libération des prisonniers. c’est un combat pour la paix. cet espoir n’est pas vain. »

A la suite du Premier ministre, David Vardanyan, fils de Ruben Vardanyan, leader de l’Artsakh emprisonné avec sept autres responsables politiques de l’Artsakh par l’Azerbaïdjan, a reçu la médaille du CCAF. ISon discours de remerciement : « Je voudrais commencer par remercier Messieurs les Co-Présidents, cher Ara et cher Mourad, pour votre soutien. Recevoir cette médaille au nom de mon père, Ruben Vardanyan, et de tous les prisonniers arménien détenus illégalement en Azerbaïdjan, est un immense honneur, mais aussi une lourde responsabilité. Personnellement, j’étais en désaccord avec mon père quand il m’a dit qu’il allait partir en Artsakh. Mais il m’a toujours dit que face à un défi, on a trois options :

  1. Se retirer,
  2. Laisser faire et s’adapter, ou
  3. Agir selon ses valeurs et tenter d’initier un changement.

Malgré les risques, mon père ne pouvait pas rester les bras croisés (Kruazé) face à la situation critique dans laquelle se trouvaient plus de cent vingt mille personnes. Et malheureusement, c’est le scénario le plus sombre qui s’est réalisé le vingt-sept septembre, lorsqu’il a été fait prisonnier par l’Azerbaïdjan, après un blocus de dix mois et une offensive militaire expresse. Son arrestation a été la première d’une longue série. Sept autres leaders de la République d’Artsakh ont été pris, voici leurs noms : Bako Sahakyan, Arkadi Ghukasyan, Arayik Harutyunyan, Davit Ishkhanyan, Davit Manukyan et Levon Mnatsakanyan. L’histoire se répète : ce sont les leaders du pays qui sont symboliquement pris pour cible en premier. C’était déjà le cas en mille neuf cent quinze avec la rafle des intellectuels le vingt-quatre avril, qui a marqué le début du génocide des Arméniens. PNG - 853.8 ko

Et comme au début du vingtième siècle, la France est la principale voix qui s’élève en faveur des Arméniens, dans les moments les plus critiques de leur histoire. Je voudrais personnellement remercier le gouvernement français, pour son soutien indéfectible au peuple arménien quand beaucoup d’autres en Europe ont choisi de laisser faire et de fermer les yeux. Comment être crédible dans notre soutien à l’Arménie si nous n’arrivons pas à libérer les prisonniers ? Je le dis avec force, soutenir l’Arménie et les Arméniens aujourd’hui, c’est tout mettre en œuvre pour libérer ces hommes, dont mon père, détenus pour aucune autre raison qu’avoir aidé (ÉDÉ) leur peuple Je garde espoir pour l’avenir. J’en appelle à chacun à se mobiliser pour les prisonniers, surtout avant la COP 29 à Bakou. Nous devons unir nos efforts dès maintenant pour permettre la libération de tous (TUS). »

C’est Franz-Olivier Giesbert qui a présenté la soirée riche. Il a commencé par donner la parole à Jean-Christophe Buisson et Sylvain Tesson tout juste rentrés d’Arménie. Et qui ont l’un et l’autre insisté sur la nécessité de ne pas oublier les réfugiés de l’Artsakh.

Ara Toranian, coprésident du CCAF a ensuite pris la parole https://www.armenews.com/spip.php?page=article&id_article=113940

Mourad Papazian, coprésident du CCAF lui a succédé https://www.armenews.com/spip.php?page=article&id_article=113941

Anne Hidalgo , maire de Paris

Xavier Bertrand, président des Hauts de France https://www.armenews.com/spip.php?page=article&id_article=113942

par La rédaction le jeudi 21 mars 2024 © armenews.com 2024

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Serge Tateossian Le 21/03/2024 Source : Armenews