Vatican : Monseigneur Ignace Maloyan - De nouveaux décrets concernant la prochaine canonisation de trois bienheureux ont été promulgués, lundi 31 mars, après autorisation du Pape dont Monseigneur Ignace Maloyan martyre pendant le génocide arménien (martyre le 30 avril 2015

Trois nouveaux saints, dont les premiers du Venezuela et de Papouasie-NG
De nouveaux décrets concernant la prochaine canonisation de trois bienheureux ont été promulgués, lundi 31 mars, après autorisation du Pape. Ils concernent la bienheureuse mère Carmen Elena Rendiles Martínez, fondatrice des servantes de Jésus du Venezuela, l’archevêque catholique arménien de Mardin, Mgr Ignace Maloyan, martyr du génocide arménien de 1915, ainsi que le catéchiste laïc Peter To Rot, premier saint natif de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Tous trois seront prochainement saints.
Delphine Allaire – Cité du Vatican
Mgr Ignace Maloyan, archevêque catholique arménien de Mardin, né le 19 avril 1869 à Mardin (Turquie) a été ordonné prêtre à l’âge de 27 ans au Liban. Né Choukrallah, il prend le nom d’Ignace, en souvenir du grand saint martyr d’Antioche.
Des honneurs au martyre pendant le génocide arménien
En 1897, il est envoyé en mission à Alexandrie, puis au Caire où il acquit la renommée d’un prêtre exemplaire. En ses heures libres, il étudie le français, l’anglais et l’hébreu, pour mieux comprendre les Saintes Écritures. Élu archevêque de Mardin en 1911, il répand dans les paroisses la dévotion au Sacré-Coeur de Jésus, entretient de bonnes relations avec les hauts dignitaires turcs. Estimé et apprécié, il est même décoré par un firman du Sultan. Le tragique glas de l’Histoire sonne en 1915 et le début des souffrances et persécutions commencent pour les Arméniens résidant en Turquie. Le 30 avril 1915, des soldats turcs encerclent l’Église arménienne et l’archevêché de Mardin, sous prétexte qu’ils recelaient des dépôts d’armes. N’y ayant rien trouvé, ils détruisent archives et dossiers.
Le 3 juin 1915, des officiers turcs traînèrent Mgr Maloyan devant le tribunal avec 27 membres de la communauté. Après avoir refusé à plusieurs reprises de se convertir à la religion du croissant, Mgr Maloyan meurt d’une balle de revolver lui traversant la nuque. Il tombe par terre et, avant de rendre l’âme, s’exclame: «Seigneur, prends pitié de moi, entre tes mains je remets mon esprit». Il avait 46 ans. Jean-Paul II a béatifié le martyr arménien le 7 octobre 2001 expliquant que son témoignage rappelle «le combat spirituel de tout chrétien, dont la foi est exposée aux attaques du mal». Sa date de canonisation sera dévoilée lors d’un prochain consistoire.
Premier martyr catholique de Papouasie-Nouvelle-Guinée
C’est à 12 000 kilomètres de l’Empire ottoman qu’a été choisi le prochain bienheureux. Le catéchiste laic Peter To Rot (1912-1945) va bientôt devenir le premier saint originaire de Papouasie-Nouvelle-Guinée, pays visité par le Pape en septembre 2024 lors d’un voyage apostolique historique. Né à Rakunai en 1912, il appartenait à la communauté Tolai, vivant dans la partie la plus orientale de l’île sous domination australienne.
Après avoir reçu sa première communion, vraisemblablement entre 1922 et 1926, animé d’une profonde dévotion à l’Eucharistie, il sert comme enfant de chœur. En 1930, il commença à fréquenter le Saint Paul’s Catechist Tarining College à Taluligap et, trois ans plus tard, retourna dans son village pour servir comme catéchiste. À l’âge de 23 ans, il épousa Paula La Varpit et eut trois enfants. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Japonais occupèrent la Papouasie-Nouvelle-Guinée et emprisonnèrent tous les missionnaires, mais n’empêchèrent pas initialement l’activité pastorale. Il fit tout ce qu’il put pour ne pas abandonner la communauté chrétienne, poursuivant ses activités de catéchisme et préparant les couples au mariage chrétien. Fervent défenseur du lien sacramentel du mariage chrétien, il s’opposa à la polygamie que les Japonais avaient autorisée pour s’attirer les faveurs des tribus locales. Pour ces raisons, il est arrêté en 1945 et condamné à deux mois de prison, où il meurt tué par empoisonnement. Peter To Rot a été béatifié par saint Jean-Paul II le 17 janvier 1995 à Port Moresby, capitale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Le 18 mars 2024, les évêques de Papouasie-Nouvelle-Guinée et des Îles Salomon ont demandé que le chemin vers la canonisation de Peter To Rot soit exempté du miracle, à la fois en raison de la rareté des hôpitaux capables de fournir la documentation scientifiquement nécessaire pour démontrer une guérison miraculeuse présumée ; tant pour la culture de la population locale, qui est essentiellement orale et présente la difficulté de documenter par écrit les miracles qui ont pu se produire. De plus, pas moins de 820 dialectes sont parlés dans le pays, de sorte que seul un petit nombre de personnes sont capables d’écrire un anglais correct et compréhensible. Pour ces raisons, la demande a été acceptée et le 22 mars 2024, le dicastère pour les Causes des saints a été autorisé à entreprendre le procès spécial avec dispense du miracle pour la canonisation de Peter To Rot.
Joie pour l’Église du Venezuela, après le premier saint, la première sainte du pays
La troisième bienheureuse à bientôt rejoindre la cohorte de saints de l’Eglise catholique romaine et universelle est la première que comptera le Venezuela. Après avoir reconnu le miracle du premier saint du pays le 25 février dernier, le médecin José Gregorio Hernandez, un miracle attribué à l’intercession de la mère Carmen, fondatrice des servantes de Jésus du Venezuela vient d’être reconnu.
Née à Caracas, au Venezuela, le 11 août 1903, sans son bras gauche, Carmen Elena Rendiles Martinez s’est sentie très tot appelée par le Seigneur. À l’âge de 15 ans, la jeune Carmen entend l’appel de Dieu à la vie consacrée. Elle entre dans la Congrégation des Servantes de Jésus le 25 février 1927 et part en France pendant 2 ans pour consolider sa formation. A son retour en 1934, elle est en charge des novices. En 1944, elle part pour Valencia (Venezuela) pour fonder la première maison de la congrégation. Mère Carmen devient la première supérieure générale, et elle le restera jusqu’à la fin de sa vie. Elle a été déclarée vénérable par le Pape François, le 5 juillet 2013.
Par ailleurs, l’Église universelle va aussi bientôt béatifier le prêtre diocésain italien Carmelo de Palma (1876-1961) et reconnaitre vénérable le Brésilien père Giuseppe Antonio Maria Ibiapina (1806-1883).
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Serge Tateossian le 01/04/2025 Source : VATICAN NEWS