Le débat qui n’a malheureusement jamais eu lieu avec Pachinian, par Ara Toranian 2025 - Բանավեճ, որը, ցավոք, երբեք չի եղել Փաշինյանի հետ՝ Արա Թորանյանի կողմից 2025 թ

Le débat qui n’a malheureusement jamais eu lieu avec Pachinian, par Ara Toranian 2025

Ses prédécesseurs n’ont pas fait mieux. Il n’empêche : la communication de Nikol Pachinian, relève plus que jamais du monologue que du dialogue démocratique.

Sa récente tournée en diaspora en témoigne. Venue à la rencontre des « communautés », le Premier ministre arménien n’a rien tenté pour les écouter. Il a délivré ses oracles, devant un auditoire trié sur le volet, expurgé de tout contradicteur, ou presque.

Les représentants de la FRA, pourtant l’une des principales forces organisées de la diaspora, ont été soigneusement écartés. Une absence qui simplifie l’exercice : il est toujours plus aisé dans ses conditions d’éreinter un adversaire politique. Qui, d’ailleurs, ose aujourd’hui dans l’entourage du gouvernement contrarier le chef ?


Le Parlement arménien approuve le projet de loi sur l’adhésion à l’UE

https://www.armenews.com/le-parlement-armenien-approuve-le-projet-de-loi-sur-ladhesion-a-lue/

S’il n’a pas l’intention, ou les moyens de museler l’opposition, Pachinian règne cependant en maitre absolu sur son environnement et ses troupes. Et malheur à qui ferait preuve d’un tant soit peu d’indépendance d’esprit ou d’un manque de zèle (Affaire Hovik Aghazaryan, entre autres). L’heure est aux courtisans. Non aux courants…

Cette conception du pouvoir a dicté la mise en scène des rencontres avec la diaspora : aucun débat, pas de droit de relance, une parole unilatérale, à prendre ou à laisser.

A la réunion organisée à Paris, le 10 février, les participants ont dû, au préalable, abandonner leurs téléphones et leurs montres, se garder de toute prise de notes. Seule la communication officielle du gouvernement était autorisée à rendre compte de l’événement. Cerise sur le gâteau : l’absence de traduction pendant une partie de la réunion, erreur qui n’a été réparée qu’à la demande de l’auteur de ces lignes. Comme s’il allait de soi que les Français invités maîtrisent l’arménien oriental ! Et comme si Pachinian lui-même avait besoin de comprendre ce qu’ils auraient à lui dire ! Que l’on nous autorise à relever cette absence de courtoisie d’un côté, et cette tendance à la suffisance de l’autre ! Les deux allants sans doute de pair…

Ces limites imposées n’ont donc pas permis d’aller plus loin avec Pachinian sur un certain nombre de vraies questions. Le directeur de la rédaction de NAM que je suis, aurait pourtant aimé pouvoir relancer le Premier ministre et ancien journaliste sur les questions suivantes. Les voici en vrac :

Une bonne fois pour toutes, la défense de la cause arménienne en diaspora constitue-t-elle un atout ou un fardeau pour l’Arménie ?



Trombinoscope LCP : Le prix de la ministre de l’année est décerné à Astrid Panosyan

https://www.armenews.com/trombinoscope-lcp-le-prix-de-la-ministre-de-lannee-est-decerne-a-astrid-panosyan/

Le PM s’imagine-t-il qu’un pays comme la France qui a fait du 24 avril la journée nationale de commémoration du génocide de 1915 se serait impliqué en faveur de ce pays du Caucase, s’il n’y avait eu le rayonnement et les combats des 500 000 Français d’origine arménienne ?

L’alternative qu’il érige entre l’Arménie réelle et l’Arménie rêvée, ne constitue-t-elle pas le prototype même du faux débat visant à disqualifier ses adversaires politiques, l’Arménie n’ayant jamais émis de revendication territoriale à l’égard de ses voisins, y compris durant les 30 années pendant lesquelles l’opposition actuelle était au pouvoir ?

Cette rhétorique ne donne-t-elle pas du crédit aux accusations azerbaïdjanaises qui dénoncent le « revanchisme arménien » tout en propageant elles-mêmes un récit ultranationaliste ?

Pachinian s’imagine-t-il pionnier du pragmatisme et de la Realpolitik ? Comme si avant lui, Ter-Petrossian n’avait pas tenté de renouer avec Ankara, Kotcharian n’avait pas été soupçonné d’envisager un échange entre l’Artsakh et Meghri, et que les protocoles arméno-turcs de 2008 n’avaient jamais existé ? Croit-il vraiment être le premier à se confronter aux exigences de la raison d’État ? Et prend-il tous les autres pour de simples « rêveurs » ?

Si sa priorité est la sécurité de l’Arménie, pourquoi s’acharner à rompre les amarres avec la Russie, qui fut, bon gré mal gré, son rempart face au panturquisme ?

Quelle est dans cette orientation diplomatique, la part de gages donnée à l’Occident, et quelles garanties a-t-il obtenu en retour pour sa défense ? Si la sécurité est l’horizon indépassable du pays, la Révolution de Velours, en nous mettant en délicatesse avec Moscou, ne constituait-elle pas une grave imprudence ?

Pourquoi, alors qu’il s’était engagé à ne pas modifier les fondamentaux de la politique étrangère, s’est-il empressé, une fois au pouvoir, de renvoyer le chef de la diplomatie en place, artisan notamment du Sommet de la Francophonie à Erevan ?

Pourquoi avoir adhéré à la CPI, dans un défi ouvert à Vladimir Poutine, si c’est pour renoncer aujourd’hui à toute poursuite contre l’Azerbaïdjan ?

Et pourquoi, enfin, cette manie de culpabiliser son propre peuple ? Jusqu’à cette déclaration à Paris, où il s’est interrogé sur les raisons pour lesquelles « les Arméniens ont payé le prix fort en 1915, plus que les autres ». Une étrange inclination à l’autoflagellation nationale, comme si l’Arménie portait la responsabilité des persécutions qu’elle a subies.

Est-il seulement sérieux – et sûr – de prétendre à une intégration européenne alors que rien, côté Bruxelles, ne laisse présager une volonté réciproque ? Quand l’Arménie tire plus de la moitié de ses recettes en matière de commerce extérieur de son appartenance à l’Union économique eurasiatique, et 7,5 % de l’Europe, cette candidature ne relève-t-elle pas d’une pure posture idéologique, déconnectée du réel ?

Pourquoi ce travail de sape contre tous les piliers de la nation arménienne : son histoire, son église, sa diaspora et même le Fonds arménien, tout y passe.

Où allez-vous, M. Pachinian, où conduisez-vous le pays ?

Ara Toranian





Բանավեճ, որը, ցավոք, երբեք չի եղել Փաշինյանի հետ՝ Արա Թորանյանի կողմից 2025 թ
Նրա նախորդներն ավելի լավ չէին գործում։ Այնուամենայնիվ, Նիկոլ Փաշինյանի շփումն առավել քան երբևէ մենախոսություն է, քան ժողովրդավարական երկխոսություն։


Նրա վերջին սփյուռքյան շրջագայությունը դրա ապացույցն է: Գալով «համայնքներին» ընդառաջ՝ Հայաստանի վարչապետը չփորձեց լսել նրանց։ Նա իր պատգամները մատուցեց խնամքով ընտրված հանդիսատեսի առաջ՝ մաքրված բոլոր հակասողներից կամ գրեթե:



Սփյուռքի գլխավոր կազմակերպված ուժերից մեկի՝ FRA-ի ներկայացուցիչները խնամքով մի կողմ են քաշվել։ Բացակայություն, որը հեշտացնում է վարժությունը. այս պայմաններում միշտ ավելի հեշտ է պոկել քաղաքական հակառակորդին: Ո՞վ, առավել եւս, այսօր իշխանական շրջապատում համարձակվում է տապալել առաջնորդին։



Չնայած նա ընդդիմությանը լռեցնելու մտադրություն կամ միջոց չունի, այնուամենայնիվ, Փաշինյանը գերակայում է իր շրջապատի և իր զորքերի վրա։ Եվ վայ նրան, ով թեկուզ մի փոքր անկախություն կամ նախանձախնդրություն է ցուցաբերում (այդ թվում՝ Հովիկ Աղազարյանի գործը): Ժամանակն է պալատականների համար: Ոչ հոսանքներին…



Իշխանության այս հայեցակարգը թելադրում էր սփյուռքի հետ հանդիպումների կազմակերպում՝ ոչ բանավեճ, ոչ հետևելու իրավունք, միակողմանի խոսք՝ վերցրու կամ թողիր։



Փետրվարի 10-ին Փարիզում կայացած հանդիպման ժամանակ մասնակիցներից պահանջվել է հրաժարվել հեռախոսներից և ժամացույցներից և ձեռնպահ մնալ գրառումներ կատարելուց: Միջոցառման մասին զեկուցելու թույլտվություն է տրվել միայն կառավարության պաշտոնական հաղորդակցությանը: Տորթի վրայի բալը հանդիպման մի մասում թարգմանության բացակայությունն էր, սխալ, որը ուղղվեց միայն այս տողերի հեղինակի խնդրանքով: Իբր ինքնին հասկանալի էր, որ հրավիրված ֆրանսիացիները կտիրապետեն արեւելահայերենին։ Եվ իբր Փաշինյանն ինքը պետք է հասկանար, թե ինչ են ասելու իրեն։ Թույլ տվեք մի կողմից մատնանշել քաղաքավարության այս պակասը, մյուս կողմից՝ ամբարտավանության այս միտումը։ Երկուսը, հավանաբար, ձեռք ձեռքի տված են…



Ուստի այս դրված սահմանները թույլ չտվեցին մեզ ավելի հեռուն գնալ Փաշինյանի հետ որոշակի թվով իրական հարցերի շուրջ։ Որպես ՆԱՄ-ի գլխավոր խմբագիր՝ ես կցանկանայի, որ վարչապետին և նախկին լրագրողին կարողանայի տալ հետևյալ հարցերը. Ահա դրանք մեծ մասամբ.



Մեկընդմիշտ Սփյուռքում հայ դատի պաշտպանությունը Հայաստանի համար արժեք է, թե՞ բեռ:

Վարչապետը պատկերացնու՞մ է, որ Ֆրանսիայի պես երկիրը, որը ապրիլի 24-ը դարձրեց 1915 թվականի ցեղասպանության հիշատակի ազգային օր, կխառնվեր կովկասյան այս երկրի օգտին, եթե չլիներ 500.000 հայազգի ֆրանսիացիների ազդեցությունն ու պայքարը։



Իսկական Հայաստանի և երազած Հայաստանի միջև նրա ստեղծած այլընտրանքը չի՞ հանդիսանում իր քաղաքական հակառակորդներին որակազրկելուն ուղղված կեղծ բանավեճի բուն նախատիպը.



Արդյո՞ք այս հռետորաբանությունը վստահություն չի տալիս ադրբեջանական մեղադրանքներին, որոնք դատապարտում են «հայկական ռեւանշիզմը», մինչդեռ իրենք քարոզում են ծայրահեղ ազգայնական նարատիվ:



Փաշինյանն իրեն պրագմատիզմի և ռեալպոլիտիկի առաջամարտիկ տեսնու՞մ է. Կարծես թե նրանից առաջ Տեր-Պետրոսյանը չի փորձել վերականգնել հարաբերությունները Անկարայի հետ, Քոչարյանին չեն կասկածել Արցախի և Մեղրիի միջև փոխանակման քննարկման մեջ, և որ 2008-ի հայ-թուրքական արձանագրությունները երբեք չեն եղել։ Իսկապե՞ս նա հավատում է, որ առաջինն է առերեսվել պետական ​​պատճառների պահանջներին։ Իսկ մնացածներին նա հասարակ «երազողների» համար է ընդունում։



Եթե ​​նրա առաջնահերթությունը Հայաստանի անվտանգությունն է, ինչո՞ւ շարունակել խզել հարաբերությունները Ռուսաստանի հետ, որը կամա թե ակամա նրա պատվարն էր պանթուրքիզմի դեմ:



Որքա՞ն է Արևմուտքին տրված խոստումները դիվանագիտական ​​այս կողմնորոշման մեջ, և ի՞նչ երաշխիքներ է նա ստացել իր պաշտպանության դիմաց։ Եթե ​​անվտանգությունը երկրի անհաղթահարելի հորիզոնն է, մի՞թե թավշյա հեղափոխությունը լուրջ անզգույշություն չէր՝ մեզ հակադրելով Մոսկվայի հետ։



Ինչո՞ւ, երբ նա խոստացել էր չփոխել արտաքին քաղաքականության հիմունքները, իշխանության գալուց հետո շտապեց պաշտոնանկ անել տեղում դիվանագիտության ղեկավարին, մասնավորապես Երևանում Ֆրանկոֆոնիայի գագաթնաժողովի ճարտարապետին։


Ինչո՞ւ միացաք ՄՔԴ-ին՝ ի հեճուկս Վլադիմիր Պուտինի, եթե այսօր պետք է հրաժարվեք Ադրբեջանի դեմ որևէ հետապնդումից։



Իսկ ինչո՞ւ, ի վերջո, սեփական ժողովրդին մեղադրելու այս մոլուցքը։ Մինչև Փարիզի այս հայտարարությունը, որտեղ նա կասկածի տակ դրեց այն պատճառները, թե ինչու «հայերն ամենաբարձր գինը վճարեցին 1915 թվականին, ավելի շատ, քան մյուսները»։ Տարօրինակ հակում դեպի ազգային ինքնախարազանում, կարծես Հայաստանը կրում էր իր կրած հալածանքների պատասխանատվությունը։



Արդյո՞ք լուրջ և անվտանգ է եվրաինտեգրման պահանջը, երբ բրյուսելյան կողմից ոչինչ չի հուշում փոխադարձ ցանկության մասին: Երբ Հայաստանը արտաքին առևտրային եկամուտների կեսից ավելին ստանում է Եվրասիական տնտեսական միությանն անդամակցությունից, իսկ 7,5%-ը՝ Եվրոպայից, արդյոք այս թեկնածությունը զուտ գաղափարական դիրքորոշում չէ՝ կտրված իրականությունից։



Ինչո՞ւ է այս խարխլող աշխատանքը հայ ազգի բոլոր սյուների՝ նրա պատմության, եկեղեցու, սփյուռքի և նույնիսկ հայկական հիմնադրամի դեմ, ամեն ինչ կա։



Ո՞ւր եք գնում, պարոն Փաշինյան, ո՞ւր եք տանում երկիրը։



Արա Թորանյան

Serge Tateossian le 13/02/2025 Source : Armenews


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