Journée Nationale de commémoration du Génocide arménien à Evreux : Discours du Président de AAMC Serge Tateossian

Le jeudi 24 avril à Evreux, la communauté arménienne de Normandie a célébré la Journée Nationale de commémoration du génocide arménien en présence de délégués et de représentants de la Mairie d’Evreux ainsi que Madame Coffi qui représentait, Monsieur le Préfet Charles Giusti.

Discours 24 avril 2025 AAMC

Madame La représentante du Préfet,
Madame l’adjointe au Maire d’Evreux,
Mesdames et Messieurs les présidents et représentants des associations Patriotiques, Mémorielles et militaires,
Monsieur l’ancien Maire d’Evreux
Mesdames et Messieurs représentants des formations politiques et chers amis du public,

Je vous remercie pour votre présence en cette Journée Nationale commémorative du Génocide arménien.

C’est un moment particulièrement solennel pour les français d’origine arménienne et les arméniens normands qui se recueillent aujourd’hui ici même, au parc Marcel Baudot à Evreux, pour rendre hommage aux 1,5 millions de victimes du génocide arménien.


110 ans ont passé, et les français d’origine arménienne souffrent terriblement de ce traumatisme incurable, ineffaçable, tant que ce crime génocidaire reste impuni, et que l’état héritier de l’empire ottoman n’assume toujours pas ses responsabilités et ne demande pas pardon pour les 1,5 millions de victimes. La plaie reste ouverte.

Aujourd’hui, une fois encore, le peuple arménien de par le monde composé des millions d’hommes et des femmes, humanistes, ou simples citoyens solidaires de tous pays se sentent frères dans notre humanité et commémorent, en ce 24 avril, le génocide des arméniens, pour dire haut et fort qu’un crime impuni appellera d’autres crimes de même nature,. Il suffit de regarder ce qui se passe depuis plusieurs années en Arménie et en Artsakh, le Haut-Karabakh.

La République Française est présente, les drapeaux français et arméniens côte à côte symbolisent la Mémoire partagée de deux pays, cette formulation de Mémoire partagée entre la France et l’Arménie ainsi que sa diaspora, est celle prononcée il y a quelques jours par Monsieur Serge BARCELLINI, contrôleur général des Armées et Président général du Souvenir Français, dont j’ai eu l’honneur de rencontrer d’où j’ai assister à sa conférence dédiée au Génocide arménien et cela aux archives diplomatiques du Ministère des affaires étrangères, Il co-animait la conférence avec des historiens de renom tel que Vincent Duclert.

La Journée Nationale proclamée et décrétée par le Président de la République le 10 avril 2019, en est l’éclatante illustration. Oui nous sommes fiers quand la République Française à travers notre histoire commune de résistance, et parfois de sauvetages et d’entre-

aide en temps de guerre, célèbre et symbolise désormais la Mémoire partagée de nos peuples.

Transmettre notre Mémoire partagée aux futures générations est un devoir et un hommage à tous ceux qui ont sacrifié leur vie pour que vivent la Liberté et la république Française.
De nombreux monuments témoignent de cette Mémoire partagée dont le dernier fut la panthéonisation de Mélinée et Missak Manouchian.

Dans ce registre, peut-on oublier les Honneurs et la gloire aux Amiraux de la Marine française, Monsieur Louis DARTIGE et Monsieur Gabriel DARRIEUS ainsi que les Commandants des

vaisseaux qui évacuèrent 4100 arméniens réfugiés qui résistaient contre l’armée ottomane avec quelques fusils, dans les hauteurs du Moussa dagh en 1915 lors du génocide arménien, les sauvant ainsi de l’anéantissement par les troupes turques. Ce sauvetage est immortalisé par Franz Werfel célèbre poète, romancier et dramaturge autrichien.

Commémorer le 24 avril c’est rendre hommage aux victimes du génocide arménien, c’est aussi pour empêcher que d’autres crimes de par le monde se répètent. Voilà pourquoi, notre présence ici est un devoir, une obligation morale et éthique.

Célébrer le génocide arménien c’est faire preuve d’humilité, apprendre et cultiver la Tolérance, la Liberté, c’est dire Stop aux crimes contre l’humanité. Aucun crime même le moins cruel ne doit pas resté impuni. Alors, un génocide est imprescriptible.

La Paix se construit sur des bases saines, justes et équilibrées. La Paix ne se perpétue pas dans le déni d’un génocide comme le font les gouvernements turcs depuis 110 ans.

Pour conclure je vais formuler trois souhaits :
Que l’Amour règne parmi les hommes
Que La paix soit sur la terre
Que la route soit belle sur le chemin de la Liberté à tous les peuples ; car c’est à ce prix de la Liberté que les jeunes générations en Turquie pourront revisiter leur passé objectivement et fraterniser enfin avec le peuple d’Arménie et les autres peuples de la région.

Vive la France,
Vive la République

Merci pour votre écoute.


Serge Tateossian
Président de AAMC (Association Arménienne Mémoire et Culture).


Décret no 2019-291 du 10 avril 2019 – Le 24 avril est date de commémoration annuelle du génocide arménien de 1915.